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Salon du Livre Anarchiste points de vue
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Du 11 au 16 novembre 2003 à Paris et Saint Ouen (93)


Services publics libertaires : l'égalité, la gratuité sans l'Etat ?

Débat animé par Wally (FA) et Jean-Michel (AL).
Vendredi - 18h
Saint Ouen (Salles Eurosites : 31 rue Bodillot (rue du docteur Bauer) à Saint-Ouen (93))

A garantir l'égalité sociale de tous les citoyen-e-s dans le domaine du logements, des transports, de la santé, de l'éducation, de la culture, etc. Ils sont facteurs d'entraide et de redistribution égalitaire des richesses. Le service public égalitaire et géré directement par les salariés, les usagers permet aux citoyen(e)s d'être enfin maître de son avenir. Pouvons-nous concevoir un service public libertaire sans Etat ?

Vers un service public libertaire et égalitaire

Wally Rosell
groupe Libertaire Louise Michel de la Fédération Anarchiste, Mai 2003

Si les services aux publics c'est l'égalité des citoyens...
l'Egalité cela ne peut être que la gratuité.

A quoi servent les services publics ?
A garantir l'égalité sociale, à mettre en place le partage des richesses !

La France est la 4ème puissance mondiale. Les PDG du "CAC 40" gagnent 500 fois le SMIC, mais des milliers de personnes dorment dans les rues, les "restos du cœur" distribuent des millions de repas.

Dans une civilisation qui se dit évoluée, les services AUX publics sont un droit inaliénable, donc : NON marchand, d'accès libre, universel. Ils garantissent l'égalité des citoyens(ennes) du point de vue géographique, ils sont aussi facteurs d'entraide et de redistribution égalitaire des richesses. Ils touchent toutes les activités indispensables à la vie en société : L'éducation, le logement, la santé, les transports, la culture (les bibliothèques, la télé,...), l'accès aux communications. Mais aussi la gestion de la cité (au sens large), la gestion des ressources naturelles ; la distribution de l'énergie, de l'eau, etc. Entreprises privées, nationalisées, administrations d'Etat, ce n'est pas la qualité du "propriétaire" qui importe, mais bien la fonction d'utilité sociale pour la population. Si nous combattons la privatisation ou l'introduction des logiques du capitalisme dans le secteur public, nous ne menons pas pour autant une campagne pour la re-nationalisation. Un service peut toujours être détenu par l'Etat (ou une collectivité locale) et se donner comme objectif de fonctionner selon les critères d'une entreprise privée : mettre en avant la rentabilité financière sous couvert de modernisation. C'est déjà la réalité, EDF, la SNCF ou La Poste se conduisent en France et à l'étranger comme les pires des capitalistes.

Le capitalisme renforce l'Etat et détruit le service public

A la libération, le capitalisme avait besoin de s'appuyer des services publics pour favoriser la reconstruction. Par ailleurs, la pression populaire et les risques d'explosion sociale l'ont forcé à lâcher du lest. Dès le début des années 80 les gouvernements de gauche et de droite ont entrepris un virage -prévisible- au profit des logiques du marché. C'est le couple Tapie/Mitterrand qui a organisé la célèbre émission de télé avec Yves Montand : Vive la crise. En 2001, c'est un ministre communiste qui a criminalisé la misère dans les transports (10 voyages sans ticket de métro = 6 mois de prisons). Ce sont les différents gouvernements qui ont fermés des bureaux de postes, des classes, des écoles, des maternités, des services de proximité et dans le même temps ouverts des prisons, des commissariats. Pour y mettre les chômeurs ?

Les "flashballs" de Sarkhozy n'arrêterons pas la misère.

Ce sont les causes de la précarité qu'il faut combattre pas ceux et celles qui la subisse. Or justement les services publics contribuent activement à la lutte contre la misère économique, sanitaire, culturelle et sociale parce qu'il réaffecte égalitairement les richesses produites. C'est pourquoi les capitalistes les combattent. Ils veulent supprimer l'idée de mutualisation des coûts et de répartition égalitaire des richesses pour promouvoir les valeurs comme le profit, les patrons entreprenants, la bourse, la flexibilité des salariés, la débrouille individuelle plutôt que les solutions collectives. Ils ont aussi essayé de culpabiliser les salariés, de leur faire prendre en compte dans leur travail les lois du marché plutôt que l'utilité sociale de leurs actions.

Dans les journaux, à la télé "on" nous dit qu'il n'y a plus d'argent. Mais, depuis 1991, les ménages payants l'ISF (impôt sur la fortune) ont doublé : merci Jospin !

Aujourd'hui, la gauche se lamente sur la disparition progressive de l'Etat, c'est une erreur !

L'Etat se recentre, il lègue au capitalisme toutes ses activités lucratives qui concurrencent leurs entreprises. Il vend aux collectivités les services de proximité ce qui va renfoncer le fossé entre régions riches et pauvres. En parallèle, il se renforce sur son activité régaliene (Police, armée, justice, réglementation, législatif, etc.). Ce sont les services publics qui disparaissent, mais ni l'armée, ni la police, ni les prisons. Le service public, gêne l'objectif principal du capitalisme : faire des profits !

L'Etat se charge de mettre en place une politique humanitaire afin de cacher les injustices les plus inacceptables par la population.

L'Etat n'aurait plus les moyens financiers d'assurer la solidarité sociale ? C'est faux.

Les budgets sont en augmentation dans la police, la justice, l'armée, ce qui favorise la répression au détriment de l'Egalité.

Combien d'infirmières, de postiers, d'instituteurs avec le coùt d'un porte avion ? Les recettes de trois derniers "Téléthon" représentent à peine le coût d'un avion de combat du type "Rafale".

Qui décide qu'il est plus important de construire un char Leclerc que de fournir des équipements aux chercheurs ? Les gouvernements favorisent les militaires et privatisent la recherche. Sous prétexte de modernisation, les dirigeants des services publics parlent "d'écoute du client", mais ne prennent en compte que les consommateurs les plus rentables.

Le fait de transformer les usagers en "clients" ou en "bénéficiaires" permet d'imposer la rentabilité financière, cela favorise les entreprises, fait payer le citoyen et impose aux salariés une remise en cause des conditions de travail. Partout où ils le peuvent les gouvernements appliquent les recettes du capitalisme : externalisation des missions ; création de filières privatisées, augmentation de la rentabilité financière par la réduction de la masse salariale et abandon des missions dites " non rentables ". Ce qui se traduit par une diminution des effectifs, des restructurations régulières, un abandon des zones rurales ou "pauvres", un transfert des activités vers les entreprises : la part du secteur privé de la santé est devenue majoritaire ou encore la privatisation des services communaux ou les cantines scolaires.

Autre exemple, l'emploi massif de stagiaires ; de précaires ; d'intérimaires ; etc.

Vers la gestion directe par les usagers et les salariés. Qui décide et comment ?

Personne ne doit décider à notre place : Révocabilité, Assemblée d'usagers et Mandatement des responsables. Pour sauver le service AUX publics, il faut le débarrasser des politiciens (de l'Etat), de la rentabilité financière et aussi du corporatisme. Notre projet est de mettre le citoyen et la citoyenne au centre des préoccupations du secteur public afin de définir son action en fonction de NOS besoins (usagers et salariés) et non de ceux du capitalisme ou de l'Etat. Il faut rendre le service public à ceux et celles qui l'utilisent, qui y travaillent. La politique de chaque service public doit être définie par l'ensemble des citoyens. Nous devons inverser les prises de décisions et rendre révocables les directions de ces dits services ainsi que les élus.

Des dizaines de milliers d'emplois perdus depuis des années sont à re-créer. Pas n'importe lesquels, personne ne contestera une embauche massive d'infirmières, de profs ou de conducteurs de bus, il est hors de question pour nous, de soutenir par opportunisme ou corporatisme, l'embauche de policiers, de contrôleurs, de mâtons et autres emplois socialement néfastes. L'embauche est donc nécessaire, mais pas suffisante. Pour les anarchistes, il n'y a pas de liberté pour les individus sans égalité. Il n'y a pas non plus d'égalité des droits sans égalité sociale. Aujourd'hui, la gratuité est la seule garantie d'égalité sociale.

Le service public égalitaire et autogéré permet au citoyen d'être enfin maître de son avenir.

Le service public "libertaire" permet le partage des richesses que nous produisons et que le capitalisme et l'état s'accaparent.


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